Il a un nom, il s’appelle Dimitris Christoulas
Il avait un nom: Son nom était Dimitris Christoulas
Lorsque en décembre 2010 le marchant ambulant Mohamed Bouazizi qui avait juste 26 ans s’immolait par le feu, la planète toute entière s’ intéressait à son cas. Mohamed fut l’allumette qui provoqua la révolution
le fameux printemps arabe. Les Times l’ont proclamé personne qui a marqué l’année 2010. Les occidentaux ont honoré sa mémoire et son attitude héroïque avec le prix Zakharov. Les arabes ont caractérisé Mohamed et ceux qui a inspiré comme martyres héroïques d’une nouvelle révolution de Moyen Orient. Les plus modérés les ont appelés, les sacrifiés.
Quand en avril 2012 un retraité pharmacien de 77 ans se suicide en tirant une balle sur lui même, en pleine vue de gens qui circulaient, à la place de la constitution d’Athènes, il est resté un retraité pharmacien anonyme de 77 ans. Son nom ne méritait pas d’être invoqué, sa pierre tombale le portera mais le silence médiatique, sur son identité, risquerait de devenir définitivement la pierre tombale d’un acte politique très significatif devenu événement de moindre importance.
Les médias découvrent subitement comme Indiana Jones du temps présent que les suicides en Grèce, pays qui traditionnellement détenait le record du plus petit nombre , se propulsent en dessus de
40% .
Les médias grecs ont été obligés de découvrir le problème des suicides semblable à celui de l’immigration clandestine qui ne pouvaient plus refouler ou mettre sous silence. L’arme du suicide les a forcés d’ouvrir ce sujet tabou. Une fois de plus se sont refugiés à leur tactique habituelle de falsification de la réalité, ils ont gardé le retraité dans l’anonymat grâce à une acrobatie argumentative stalinienne qui dit que la mort d’ un homme est une tragédie et la mort des plusieurs est pure statistique.
N’ayant pu dissimuler le tangible ils ont essayé au moins de minimiser la portée du message politique du suicide en public. Votre politique nous tue, elle nous tue en silence et des souffrances très lentes. Le suicide public de Dimitris Christoulas a enlevé le silencieux de l’arme du crime politique qui assassine des milliers des grecs quotidiennement.
Ayant parlé de dissimulation manqué parlons maintenant des commentaires suicidaires du sous ministre d’intérieur ::::::::: qui a fait allusion au sous bassement psychiatrique de l’ action héroïque qui pourrait bel et bien ne faire pas partie de la sphère politique mais à celle du cas clinique. Et il ne s’est pas arrêté là ( en suivant la logique culpabilisante de Théodoros Pangalos qui se résume à la phrase simpliste que nous avons tous ensemble gaspiller l’argent emprunté) il a sali la mémoire du, en général anonyme, défunt en disant que si le même homme avait une autre approche il pourrait aider l’état avec la diminution du coût des dépenses pharmaceutiques de neuf milliards à 4 en quelques années. Le commentaire du ministre parle de lui-même pas besoin de le commenter. Ce qui est drôle avec ce ministre est que le suicide public de Dimitris Christoulas pourrait le toucher encore plus au moins à un niveau subliminal. L’épouse de Koukoulopoulos est pharmacienne comme il était le défunt Christoulas de son vivant. En conséquence ce qui demandait du défunt retraité pharmacien, pourrait l’adresser à son épouse. Le fils de Koukoulopoulos s’appelle Dimitris exactement comme le défunt, mais jusque là s’ arrêtent les similitudes et les coïncidences. Christoulas avait la sensibilité de se suicider pour les pêchés des autres. Les politiciens n’ont pas même la sensibilité de démissionner pour leurs crimes. Vous ne pouvez pas demander des sensibilités politiques à des personnes qui n’ont pas une trace de sensibilité humaine.
Il a un nom, il s’appelle Dimitris Christoulas
Les médias internationaux ont enterré à leur tour son identité, ils ont décrit son suicide comme le résultat de la crise économique,et non comme un acte héroïque et politique à la fois. Pourquoi deux poids, deux mesures.
Qu’est-ce qu’il avait en plus le marchant tunisien du pharmacien grec.
Qu’est-ce qu’il a perdu de plus. Le tunisien a perdu sa marchandise prêtée. Les autorités tunisiennes l’ont privé de sa fortune. Avec elle il a perdu sa dignité humaine et son droit à la vie. Christoulas a perdu sa retraite pour laquelle il avait travaillé toute sa vie. Les autorités grecques l’ont raccourci non seulement à lui mais à des milliers de vieillards commelui dans le pays. Avec elle ont raccourci sa dignité humaine. Le tunisien s’est immolé pour des raisons personnelles et à juste titre les médias l’ont transformé en héros et symbole. Le grec s’est tiré une balle pour tous les grecs anonymes, souffrants en silence pour des raisons politiques. Le jour que selon les chretiens Jésus s’est crucifié pour prendre en lui les pêchés des autres, Christoulas s’est tiré une balle pour déchirer le voile de silence derrière lequel des millions des grecs sont torturés au quotidien. Il l’ a fait aussi pour les autres et cela le transforme en héros au même titre que Bouazizi et encore plus grand que lui.
Alors pour quelle raison deux poids deux mesures, pour quelle raison ils ont ressuscité le tunisien et enterré le grec. C’est simple, pour l’industrie de la démocratie. Les arabes n’avaient pas des libertés, il fallait bien les leur vendre, les grecs les avaient en plus il fallait les déposséder. Pour cette raison quand les égyptiens ayant l’octuple de la population grecque ont ramassé quelques centaines des milliers sur les places, les médias occidentaux se sont précipités d’ immortaliser l’instantané et de saluer les manifestants égyptiens comme des démocrates. Mais quand des centaines de milliers de grecs se sont recueillis à plusieurs reprises sur les places publiques face à la répression policière et la guerre chimique, fierté de chaque régime policier et autoritaire, les médias les traitaient comme des gens bien rangés qui voulaient conserver leur privilèges ou comme des perturbateurs. Les médias internationaux n’ont pas mentionné le fait que pendant la célébration de la mémoire du délibérément anonyme dissident par quelques milliers à la place de la constitution d’ Athènes autour d’eux se sont concentrés des nombreuses forces de police.
Dans le cœur culturel de l’Europe il existe une nation que ses habitants en ce qui concerne la question politique sont en résidence surveillée, quand ils ne sont pas arrêtés pour des raisons préventives. Ce pays est la Grèce et elle a un nouveau héros.
Il a un nom, il s’appelle Dimitris Christoulas
Et c’ est mon héros l’ héros de tous les grecs
A l’ enterrement de Bouazizi on dit que les tunisiens ont consacré un hymne à leur héros et les occidentaux ont respecté et honoré la douleur qui l’a produit
Permettez à nous aussi grecs les hideux sous-occidentaux de faire de même un hymne pour Dimitris avec les mêmes paroles que les tunisiens ont conçu pour Mohamed:
Au revoir dimitri ,on va prendre vengeance, nous pleurons pour toi aujourd’hui, nous ferons pleurer ceux qui ont provoqué ta mort
Filed under: Uncategorized
